"Little Italy"
Assis: Teresa, Giacomo, Silvio, Olga. Debout: Emilio, Antonio, Aurelio, Aurelia, Marta, Angelo, Emilio, Attilio |
Dans les années 1920 – 1950, pour vivre maritalement, il faut absolument se marier, bien sûr. Tous les enfants de Giacomo et Teresa épousent des Italiens. L’endogamie – c’est le nom savant – consiste à se marier dans son milieu : une pharmacienne avec un pharmacien, un instituteur avec une institutrice… Cette tendance très générale est bien compréhensible s’agissant d’émigrants. Dans certains cas, les fiancés se connaissaient déjà à Trebaseleghe avant le grand départ. Plus d’un a même fait, au bout de quelques années, un voyage spécifique en Italie pour… chercher une épouse autour de Fossalta. Dans d’autres cas, des familles italiennes se sont donc constituées aléatoirement, à partir de rencontres fortuites en France. Dans ces années-là, ceux qui avaient émigré adolescents devenaient, progressivement, parrains et marraine des enfants de leurs frères et sœurs et réciproquement. Nous sommes encore nombreux, à la génération suivante, à qui est échu un conjoint italien...
Les dix enfants de Giacomo et Teresa étaient, pour ainsi dire ‘’contractuellement’’, voués à l’agriculture. Suivant l’usage, l’épouse aura la charge des tâches annexes aux gros travaux. Les familles italiennes se connaissaient sur l’étendue de quatre ou cinq cantons à la ronde, travaillaient souvent conjointement entre elles, se fréquentaient préférentiellement…
Les déplacements se faisaient parfois en voiture à cheval. Giacomo n'était pas peu fier de sa jument, qui lui a assuré jusqu'au bout tous ses déplacements.
Au château de Belmont, l’automobile avait fait son apparition timidement. Cependant c’est la bicyclette qui a joué un très grand rôle.
Femmes et hommes se retrouvaient très nombreux, le vendredi après midi au marché à Vic, notamment au café Martelli (rue Lafayette), chez l’épicier Galli (dans la rue principale, près du pont sur l’Osse) d’où ils rapportaient des produits italiens, odorants ou colorés : le fromage, Asiago ou Parmesan, l’anguria... Ambiance et nostalgie ! C’était pour eux, sûrement, un besoin vital, une solidarité de survie. Pour nous c’était plaisir de voir et entendre…
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